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S'asseoir au bord du monde
20 décembre 2019

La tempête.

 

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(Photo ©CAMé Toulouse)

C’est la tempête, le vent souffle fort
Il hurle, et se faufile entre les murs
C’est la tempête qui recrache des corps,
Morts subites sous le chaos de l’azur.

Mort subite.

L’automne se fane, les glaciers blanchissent
Dehors, des pancartes aux slogans se pavanent
C’est l’petit peuple fatigué d’être le sacrifice
Et qu’attend toujours qu’la dignité soit inscrite au patrimoine.

Paraît que quand on travaillera moins
on écrira de meilleurs slogans
Paraît aussi qu’un peuple qui s’tient la main
C’est un peuple à qui la liberté va comme un gant.

Se tient la main, se tient la main…
Toi tu l’as lâché ma main.

C’est la tempête, dans les cieux, dans les rues
Et dans mon cœur camarade, c’est l’ouragan
Qui ne dit mot consens, et encore une fois je me suis tu
Mais dis, comment on fait avec les mots coincés derrière les dents?

Ce monde crève de froid, il a tellement besoin de tendresse
Qu’est ce qu’on attend pour faire la grève des cons et prendre dans nos bras tous les sacrifiés?
Je ne sais plus avec quel poing mettre K.O. toutes ces détresses
Et je pensais qu’à deux ce serait plus simple, mais du cœur ou de la raison, franchement, à qui se fier?

À qui se fier, à qui se fier…

C’est la tempête, et autour de moi les feuilles mortes dansent
L’air est chargé de vie, de cris et de fumigènes
Je les vois briller dans la foule comme la brûlure de ton absence
Et c’est tout leur colère, et c’est toute ma colère qui se diffuse dans mes veines.

Et je traîne le poing levé la morsure de mes silences.
Et je traîne le poing levé la morsure de mes silences.

Et dans mes nuits la tempête ne fait aucune trève
Bien au contraire elle s’acharne, dans le froid de tes bras disparus
Et au petit matin pendant que certains tiennent des piquets de grève
Je me blottis éreintée dans la chaleur chimérique de ton corps nu.

La chaleur chimérique de ton corps nu.

Je repense à tes yeux qui ont la couleur des merveilles
Et à la douceur de tes mains endormies sur mes seins
Mais très vite la réalité me rattrape et fait taire le sommeil
Ce monde est d’une violence inouïe, et l’amour lui est assassin.

Tu sais, j’aurais préféré que tu t’en ailles au printemps
Pour t’oublier en m’enivrant du parfum des roses sucrées
Mais en attendant je me raccroche aux branches pleines de vent
D’une tempête qui précède peut-être la floraison de l’humanité.

D’une tempête qui précède peut-être la floraison de l’humanité.

 

Fuck l'amour, et vive la grève générale.

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