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S'asseoir au bord du monde
2 juin 2013

l'échappée belle.

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Les Lilas - Avril 2010

"La misère s'efface devant la créativité."

Et des caniveaux les plus miséreux naîtra l'envie de vivre et d'être libre.

 

 



Je salive devant une paire de phares. Je rêve du bruit d'un moteur, et de lignes blanches qui dansent le long de l'asphalte. Des petits matins où, dans une brume épaisse, mes pieds sautent dans l'herbe mouillée de rosée à la recherche de ce paysage que mes yeux n'ont pas pu découvrir en arrivant la veille de nuit. Le spectacle de l'enfant émerveillé, qui découvre le monde. Je songe à l'échappée, le hors sentiers, où l'on ne parle pas de fuite mais de retour à la réalité. J'imagine les bruits, les odeurs et les couleurs, et tout se mélange comme sur une palette de peinture, tirer le portrait de mon utopie.

La belle société suinte toujours plus de ses relents de soumission et de peur. Elle s'étale comme pourriture sur le parvis de l'Humanité, gorgée de cette haine de l'autre qui bat le pavé, fière de son intolérance, gangrenée par la trouille de la différence. Sur son étendard, le sang de petites mains de l'autre bout du monde fait tâche. Tâche transparente. L'esclavage moderne continue d'être le lait des dures mamelles de l'Occident. Et de ci de là, on continue d'étouffer le grand cri de la liberté. On se targue d'êtres des sauveurs. On se lance des fleurs, empoisonnées. On glorifie le progrès, le grand progrès qui partout pille et assassine.

Et dans des lieux d'insoumission, on discute. Et on comprend qu'on est tous dans l'même wagon. Que comme des aiguilles sur le cadran du monde, l'on passe d'espoir en décrépitude, d'indignation en résignation, mais qu'au final, au final, c'est le fond clair qui l'emporte, le fond du verre vide d'où jailli la colère et la force mentale. Et dans l'échange des maux et des mots, le chant de l'union vient caresser la force. On est pas tout seul, non. Entourés de fous oui, pas de ces fous dont la folie fait l'humanité, non, de fous, de ceux qui l'ont oublié, leur humanité. En plein dans le troupeau. Un énorme troupeau. Gras et docile. Mais la meute ouvre la gueule au clair de lune, et même sous le soleil. Et partout, chaque jour, des imaginaires tissent des toiles d'alternatives, des mains travaillent à construire, et des têtes pensent à changer. Que ce ne sont des chimères que pour ceux qui voudraient que ça en soit. Que les chimères, elles font peur, et qu'il faut les taire. Mais comme les rumeurs, les chimères s'envolent et vont loin. De maison en maison, de clavier en clavier. Pour devenir si réelles, que le Grand Spectacle en chie dans son froc H&M.
 
Alors, alors, qu'importe si nos projets sont lynchés de tomates mûres et de salades mangées d'insectes. Qu'importe si l'intolérance se chie dessus en manifestation parce que c'est la première fois qu'elle sort de son antre de haine et est choquée d'un tel accueil. Qu'importe tous ces connards qui agressent une grande dame qui se nomme Égalité. Qu'importe que le monde confortable de la soumission endorme les esprits. Qu'importe tous ces crétins qui offre leur mono-neurone à la gloire et la célébrité, et vouent un culte à la connerie et au malsain. Qu'importe si l'uniformité saccage le monde. Tout cela est fait. Tout cela a lieu. Ce n'est pas un cauchemar, oh non. Qu'importe l'horreur. Ne pas se laisser aller à la mélancolie. Ne pas se laisser "abattre" par l'arme du capital, ou celle de la bêtise. La résignation n'aura pas lieu, car au fond de ceux qui rêvent, dans les entrailles de ceux qui vivent, résonne chaque jour l'envie de construire, de partager et d'aimer. Et cette chaleur qui éclate en geyser d'un lieu à l'autre, ces tout petits feux de joie qui illuminent les foyers, s'alimentent chaque jour un peu plus, et finira bien un jour par embraser, par embrasser les cœurs, d'un bout à l'autre du monde.

(Petite curiosité: c'est qui qui est aux USA et qui vient souvent sur mon navire..? Oui je peux voir les "provenances" géographiques dans les stats... et là ça me titille de savoir ;) ) 

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