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S'asseoir au bord du monde
15 janvier 2012

Le Chant du Monde.

voyage multi

La ligne d'horizon. Au delà des crêtes enneigées des montagnes, des vallées et des collines, les pieds baignant dans les milles nuances veloutées des étendues que la lumière d'un soleil hivernal caresse et paillette, au delà danse le lendemain, dont l'inconnu se heurte au moment présent un sourire en coin. Sous le bruit infernal du moteur qui ronronne et tousse, faisant vibrer les vitres, défile le grain du macadam, gorgé de kilomètres.

Il paraît que la Liberté a un prix. L'emprisonnement fini par être bien plus cher. Qui plus est, incroyablement insensé. Au lieu de payer les péages de tant de barrières, nous payons bien avant leur construction et la mise en place des barreaux de toutes ces cages. Sociales, émotionnelle, culturelles. Nous payons nos prisons, et travaillons à les payer. Toute notre vie.

Au petit matin un nouvel environnement. Arrivé de nuit, l'imagination œuvre à créer un espace, s'inspirant de l'air ambiant, des bruits, des odeurs, des sensations. Au réveil, la réalité vient se greffer au rêve. La lumière ré-habille de formes, de taille et de couleurs ce que la tête avait dessiné les yeux bandés. La chaleur du café qui fume dans une tasse, combattue par la fraîcheur de l'hiver. Le silence déployé quelques minutes, avant que le bruit d'une voiture ou du caquetage de quelques habitants du lac viennent le stopper net.

Le système est rusé. Il alimente les peurs, pour que son pouvoir prenne un air de bienfaiteur. Sous les lois, sous les interdits, dans les mots qu'il emploi et les maux qu'il crée, se cache un jeu diabolique aux allures angéliques. Mais ses ailes sont de feu. Et l'incendie est impitoyable.

Le temps n'a plus cette usure qui gangrène comme rouille sur les fondations d'acier de la sainte-société du capital. La présence et l'absence du soleil berce les heures. Celles-ci se déploient, entières et rythmées, le long de petits plaisirs simples, qui donne goût à la vie. Les sens s'aiguisent, le corps se rattache à l'esprit, l'esprit se rattache au corps naturel qui l'entoure. La beauté est partout et crie sa présence tout le temps.

L'Histoire nous apprend que nous ne nous sommes pas encore trouvés. Ses éclats de guerres, débris d'un monde qui joue sa comédie sur une scène tragique, font se fissurer les valeurs propres au bon vivre, au bien-être et au bonheur. Les nombreux masques que chaque comédien coud sur son visage, à même la peau, se tordent de faux airs, sous lequel le naturel s'y étouffe et s'éteint à petit feu. Dans ses danses macabres, le monde de l'Homme se gorge de haine et de violence stériles. Celui qui juge l'animal comme inférieur, oubli bien trop vite qu'il en est le pire. L'absurdité a trouvé au 21ème siècle le plus titanesque des trônes, et y a laissé tomber si lourdement son postérieur que la Terre en a tremblé. Ici et là exhalent les relents du gouffre de l'Humanité, qui s'enfonce sans cesse plus loin du mauvais côté de l'abysse, s'éloignant de l'ouverture comme happée dans des boues marécageuses, criant à qui veut l'entendre que le progrès la sauvera, et que la seule vérité est  la sienne.

 



1


L'œil s'affûte à chercher cette Beauté, transcendante et immortelle. La pierre, le grain, le contraste, la composition, le hasard, l'organique viennent peindre un à un et tous ensemble la toile d'un Maître dont on ne sait le nom et l'essence. Certains l'appellent Dieu, y trouvent refuge, et s'y complaisent dans leurs peurs et leurs doutes. D'autres ne le nomment pas, mais le ressentent en eux, l'entendent dans les vents et marées, le croise dans la rosée du matin, ou converse avec lui les yeux caressant les cratères lointains de la lune. D'autres encore, cherchent toujours, sans trop savoir par où commencer. Les derniers ont abandonné, tristement perdus dans les méandres de la foi. Pour ma part, j'ai comme qui dirait envie d'en dire que c'est  absent de tous vos lieux de litanie, et présent là où se referment les portes de vos églises et autres bâtisses, moulins à prière. Présent partout, et de là innommable et intouchable, et dont la confession a pour père et mère la Vie même.

 

2

Le ciel se pare d'or et de flammes. Il brûle de désir pour la nuit qui déambule, de plus en plus assombrie, cachée sous un voile de pierres précieuses qui scintillent, et dont l'œil de cyclope d'un blanc éclatant adresse un dernier clin pour laisser l'astre solaire continuer sa route de lumière. Le tout premier, et toujours le plus admirable des spectacles, dont les portes se font closes sur l'asphalte des villes coincées dans leur tombeau de lumière factice et de pollution suffocante.

Le mouvement engendre des aléas, de l'inattendu, le seul tracé qu'il octroie est celui des rencontres: visuelles, sonores, tactiles, odorantes, émotives, sensationnelles. Un jeu plaisant à la recherche de l'étranger, de l'inconnu, du re-nouveau. Quelques pas de danse sur une musique orchestrée par la vie, dont chaque respiration se fait entendre des plus lointains espaces du monde. Aucune mise en scène, aucune répétition, aucun costume et autre papiers mâchés: l'unique prend tout son sens dans l'instant. Et cette richesse inonde de part et d'autres la totalité de l'être, donnant naissance au présent, savoureux et délicat.

La perte de l'harmonie. D'une symbiose. D'un entrelacement vital. D'une valse à la mesure parfaite. D'une fusion plus qu'atomique.

La recherche de l'absolu, de l'essence, du premier souffle, de l'inaliénable. L'appel des racines, de cette magie céleste qui fait battre les entrailles, de cette chaleur qui fait bouillir le sang. L'alchimie immatérielle de toutes respirations, du grain à l'océan. Le Chant du Monde.


(Et une belle année à vous. Poétique, éclectique, émotive, colorée, consciencieuse, emplie de bien-être et pleine de vie, d'échanges et de mobilité. Qu'elle soit le grand départ d'un changement, d'un re-nouveau, d'un retour au premier souffle).

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Commentaires
G
Hissez les soleils et finir à l'ombre<br /> <br /> Crachez l'encre dans l'abysse<br /> <br /> Volez des airs aux sourds<br /> <br /> Gonflez les Zhéros <br /> <br /> Et balancez vos émaux!<br /> <br /> <br /> <br /> Belle année à toi zossi!<br /> <br /> Pas pleine de reflet surtout, on sait déjà ce qu'il y a derrière, mais pleine de..........
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