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S'asseoir au bord du monde
16 avril 2020

Vienne l'aube

fenetre

(Carnet de confinement - ©PavillonNoir 2020)

*

Quand l’aube viendra
Que les fenêtres s’ouvriront
Nous nous serrerons tellement fort
Dans les bras
Que l’intensité de nos retrouvailles
Fera éclater une stratégie du choc
Inversée

La Bourse ne s’en relèvera pas.

Et lorsqu’il faudra lutter
Pour que les acacias continuent d’éclore
Et pour que les rires des gosses
Continuent d’enfanter des
Lendemains
Nous nous souviendrons
De ces distances épineuses
Qui nous ont ramené à
L’essentiel
Et que nous nous manquions
Tant,
Qu’il nous manquait tant
De vivre
Et de trinquer à nos
Présents.

Quand l’aube viendra
Que les fenêtres s’ouvriront
Il me restera à lutter contre
Ces fantômes inachevés
Dont j’ai brûlé tous les
Prénoms
Sur l’autel des tendresses
Assassinées

Et je verserai une carafe d’eau aquarellée
Glacée
Sur ma tête, mon cœur, et mes
Pinceaux
Pour que tout se délave et se dilue
Enfin.

Quand l’aube viendra
Que les fenêtres s’ouvriront
J’irai écrire sur les murs
Silencieux comme moi
Que rien ne sert de finir
Il faut partir amants.

Et aussi que j’emmerde les rimes.

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