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S'asseoir au bord du monde
8 février 2012

No(s) Futur(s).

 

Occupy_Wall_Street_Revolution

(Œuvre de ©Kenneth Tin-Kin Hung).

 

No(s) Futur(s)

La résonance frappe. Deux pas en avant, un pas en arrière. La danse des loups, l'œil jaune du pouvoir. Assoiffé d'un rien. Petit bout de papier aux allures de roi, dirigeant et nouveau dieu. Simple idée, simple concept, simple chose. Maître ficelle. Pyramide inébranlable. Inébranlable? Bien ancrée. Dont les piliers se transforment, magie noire, en vipères aux crochets de venin. La folie des hommes est d'avoir cru en une telle simagrée. Ça devait sembler pourtant gros comme un doigt dans l'œil. Et dieu créa les carambars. Vous savez, les blagues nulles dont personne ne rit.

Dans la steppe glaciale du conformisme, l'idée reçue, la pensée orthodoxe est reine. Parée de ses bijoux en toc, elle ricane et se pavane. Et tout le monde applaudit. Bons, bons et loyaux. La langue pendante, chiens de garde d'une maîtresse qui les frappe, les violente, les culpabilise et les roule dans la boue de l'indigne. Le libre-arbitre se vautre dans ses sueurs, se noie dans son incapacité à faire front. Avalé tout cru. Même les os n'en ressortent pas. Il n'y a plus rien, qu'une vague idée nostalgique de ce qu'était la liberté de penser.

Le jeu des chaises musicales connaît d'entrée le perdant. Toujours le même. Qu'importe le sens, en avançant, en reculant, c'est toujours la même paire de fesses dans le vide. Quand resurgit l'étincelle révolutionnaire, les matraques font bon ménage. Détournement et mascarade. Maquillage et déguisement. Les clowns de la république pose une fausse larme sous leur œil, amadouer et apitoyer. Cela après avoir endossé le costume rigide du patriarche des règles, qui gronde et donne la fessée, fait culpabiliser et continue de s'en mettre plein les poches. Et c'est reparti pour cinq années!

Le doigt pointé sur l'autre, cet autre qui gène, mais dont on ne s'empêche pas d'aller voler les siens. Le commerce de la honte, l'industrie de la mort. La grande fausse morale, qui dégouline sur les cerveaux, disponibles à la bêtise, et inaptes à recouvrer surface. Le mégaphone de l'Histoire n'a plus de piles: son échos pourtant si proche peine de plus en plus à être entendu, les idées nauséabondes recréent leur armée nocive. Sous les discours populistes et démagogues, la tribune se remplie, les chiens de Pétain aboient et la caravane de la honte s'arrête, pétrifiée d'incompréhension et d'appréhension. Le fascisme cache son étendard sous la couture mal faite d'un patchwork de mensonges odieux, qui se targuent de porter gloire à une démocratie en papier, et narguent chaque individu, chaque citoyen, ne s'arrêtant plus de défaire et briser le peu d'acquis sociaux qui pouvaient se vanter de s'être fait tatouer: "Liberté, égalité, fraternité" sur la peau.

Oligarchie et autre plouto et techno chichie ont jeté au placard ce couple enchaîné du demos et cratos, cellule minuscule où n'est toléré que le travail, l'obéissance et le consumérisme. Les grandes familles, les dirigeants et les grands groupes se goinfrent sur l'échine amaigrie du citoyen qui ne sait même plus situer son pouvoir, son droit et sa force de décision, et qui épouse à contre-cœur une précaire destinée, rêvant d'un jour où il atteindra lui aussi ce sommet d'ineptie, complètement obnubilé par un fatras d'inutilités, dans un système dont la chimère se cogne à la réalité d'un monde aux ressources finies. La population se perd dans son ilotisme de connaissances, ignorance profane dont se servent banksters et autres escrocs d'une société de spécialisation pour laisser le cadenas des lourdes chaînes de la critique, du savoir et de l'auto-défense fermées à double tour. Elle est empiffrée de spectacle, brossée dans le sens du poil de la niaiserie, soudoyée à coup d'objets obsolètes superflus, et laissée pour morte dans les rues comme un vulgaire torchon, la gueule sur l'asphalte, sa tombe de tous les jours.

Le revers de la veste de la société actuelle se retourne dans sa vitrine, et de plus en plus de passants se rendent compte du prix qu'elle a coûté, qu'elle coûte et qu'elle coûtera s'ils ne se décident pas à ramasser les pavés se trouvant à ses pieds pour casser, détruire, anéantir cette contrefaçon de la vie, et se réunir pour assembler ensemble, mettant les egos de chacun de côté, un nouvel habit dont l'étiquette elle, portera nettement les valeurs que bafoue actuellement celle qui se flatte de tenir le fil et l'aiguille.

 «Le futur n’a plus d’avenir» sauf peut-être si l'on décide de leur ôter des mains cette fâcheuse tendance à vouloir tout saccager, sauf peut-être si l'on se rend enfin compte que notre pouvoir n'existe plus dans une foi aveugle en une politique toujours plus corrompue, sauf peut-être si l'on décide de s'instruire et de s'informer, mais aussi d'informer ceux qui nous entourent, amis comme étrangers, sauf peut-être si l'on met enfin de côté cet ego si destructeur et qu'on laisse place à l'écoute et à l'échange d'idée, sauf peut-être si l'on comprend que des alternatives existent, et qu'il ne tient qu'à nous d'en construire de nouvelles, sauf peut-être si un matin, au lever du lit, nous décidons de faire de cette journée celle où l'on brisera nos chaînes de tous les moyens possibles, même si cela prendra du temps, même si aucun combat ne se fait sans coup, même si la liberté nous effraie.

"Il" avait un rêve, ayons le nôtre, serrons le fort pour ne pas le lâcher, pour le faire vivre, et le raconter une fois devenu réalité...

 

http://www.deezer.com/music/track/3752794

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